1980. Une petite société d’édition logicielle cherche son premier business manager, et son jeune PDG va le trouver parmi ses amis. Steve Balmer accepte la proposition de Bill Gates, et devient le trentième employé de la petite société connue sous le nom de Microsoft. Nous sommes en 2000. Microsoft compte près de 90.000 employés répartis dans plus de 100 pays. Bill Gates cède alors les rênes à Steve Balmer pour un règne de 13 années, jusqu’à sa récente annonce de départ en 2014.
13 années durant lesquelles l’action Microsoft perd 37%. Steve Balmer déclare en 2007 à la sortie de l’iPhone d’Apple : « Il n’y a aucune chance pour qu’iPhone parvienne à obtenir une part de marché conséquente ». Il s’amuse en 2010 de la sortie du dernier gadget d’Apple – l’iPad – prédisant un effet de mode qui ne tiendra pas face au seul terminal sérieux : le PC. Il tente en 2011 de bloquer l’ascension de ces gadgets en ne portant pas sa suite Office sous l’écosystème d’Apple – iOS, et ainsi favoriser le propre « gadget » de Microsoft – la tablette Surface. Tablette qui fait un flop, malgré des campagnes marketing agressives envers la concurrence (iOS, Android, Chrome OS), forçant Microsoft à provisionner 900 millions de dollars pour vider les stocks d’invendus… 13 années d’erreurs stratégiques, de position caricaturale, de manque de clairvoyance et d’anticipation.
Les stratégies perdantes sont malheureusement bien trop courantes, car elles sont plus faciles à développer que les stratégies gagnantes. Ces dernières impliquent une analyse rigoureuse, un raisonnement logique, des choix difficiles et une action ciblée. À l’inverse, les stratégies perdantes se basent sur le prêt-à-penser ou la réflexion préformatée. Les grands stratèges ne décident pas de la stratégie à suivre ; ils créent des réponses innovantes aux problèmes. Êtes-vous un grand stratège ?