Lorsque Jack Welch, le légendaire PDG, prit les rênes de General Electric au début des années 1980, ses cadres étaient persuadés qu’ils continueraient à recevoir des commandes de réacteurs nucléaires. Welch comprit qu’après la catastrophe de Three MileIsland, l’intérêt commercial pour l’énergie nucléaire avait clairement faibli. Il organisa alors un implacable ‘affrontement avec la brutalité des faits’ pour inciter ses cadres à modifier leurs plans et leur affirma : « Vous ne recevrez plus jamais aucune commande de réacteur nucléaire aux États-Unis. » L’entreprise restructura son modèle économique et la prédiction de Welch s’avéra exacte.
Affronter la brutalité des faits… Ceux qui me connaissent savent que c’est l’un de mes mantras. Car si l’on commence par déterminer sa situation exacte avec honnêteté, alors les bonnes décisions s’imposent d’elles-mêmes. Mais comment affronter la brutalité des faits ? Il s’agit avant tout de créer un climat d’écoute où la vérité peut être entendue et les faits affrontés. Créer un tel climat consiste : 1) à diriger avec des questions et pas avec des réponses, 2) à engager le dialogue en débattant sans pression ni contrainte, 3) mener l’autopsie sans faire de reproches, 4) à créer des mécanismes d’alerte afin que vous ne puissiez plus ignorer l’information, qu’elle puisse être donnée ou énoncée et ne plus vous être cachée. Le leadership commence lorsqu’une personne en amène d’autres à prendre en compte la réalité pour réagir.