Leslie A. Perlow, professeure de management à Harvard (excusez-moi du peu), présentait en 2003 son analyse sur les causes de l’éclatement de la bulle internet. Selon elle, les raisons n’en étaient pas uniquement financières, mais également liées au silence de ces organisations. Etrange pour des sociétés qui vouaient un culte à la communication, et dont le travail (rappelons-le) était de faciliter les échanges d’informations sur internet. Leurs dirigeants, leurs collaborateurs et leurs partenaires se révélaient incapables de communiquer entre eux, d’affronter un désaccord ou de gérer ouvertement un conflit.
Pire. En étendant son étude aux 500 plus grandes entreprises du classement Fortune et à des administrations, elle s’aperçut que ce fléau (le silence) gangrénait ces organisations, et générait des sentiments de frustration, de colère rentrée et de ressentiment qui ont un fort impact sur les interactions entre personnes, nuisent à l’efficacité, étouffent la créativité et font chuter la productivité. Rassurez-vous, il ne s’agit en aucun cas de votre entreprise.
Dire les choses, revient à mettre de côté certaines qualités comme la modestie, le respect des autres, la prudence, le savoir-vivre, les règles de bienséance profondément ancrées en nous. Nous nous taisons pour éviter les ennuis et les conflits. Et parfois (dans de très rares exceptions) par calcul et ambition. De là à penser qu’avec un peu de courage, les organisations pourraient mieux fonctionner…