Le 17 août dernier, le New York Times publiait un article sur les conditions de travail chez Amazon. L’article à charge, qui n’est pas le premier pour Amazon, expose un climat proche du harcèlement managérial envers les collaborateurs comme les managers, les obligeant à travailler le soir chez eux, abolissant les week-ends et les vacances en famille, et gare à celui ou celle qui ne répond pas à un mail à peine reçu, quel que soit le jour ou l’heure.
Deux jours plus tard, le Harvard Business Review publiait l’article « Long hours backfire for people and for companies« , que l’on pourrait traduire par « les longues heures de travail sont contre-productives pour les gens comme pour les entreprises ». Dans son billet, Sarah Green Carmichael nous propose 3 lectures différentes des causes de notre surcharge de travail.
- Celle du New York Times : les managers obligent leurs employés à faire des heures, à répondre aux mails à toute heure, et à faire volontairement don de leurs heures « creuses » (nuits, week-ends et congés).
- La deuxième version nous présente tous, collaborateurs et managers, comme des pions manipulés par les tourbillons d’incitations économiques (un meilleur salaire, un avancement…), la culture d’entreprise, ou encore les technologies qui aujourd’hui nous gardent à un doigt de notre bureau, et qui grâce à d’habiles systèmes de notification toujours plus perfectionnés, nous empêchent toute déconnexion.
- La troisième version est plus troublante. Elle dit que nous faisons beaucoup d’heures en raison de facteurs psychologiques internes comme l’ambition, le machisme, la cupidité, l’anxiété, la jouissance, l’orgueil, le désir de prouver que nous sommes importants ou le sens surdéveloppé du devoir. Corroborée par des chercheurs, il s’avèrerait que le travail est moins stressant que nos vies privées (sic). Que pour certains, le travail peut être un refuge, un endroit où l’on se sent en confiance et en contrôle et, j’ajouterai, un endroit où l’on est mieux reconnu qu’on pourrait l’être chez soi.
Alors quelle est la raison qui vous fait travailler des heures et des heures ? Le harcèlement de la première version ? Les macros facteurs qui vous dépassent et vous manipulent à votre insu, comme ceux de la deuxième version ? Ou est-ce vous ? Je vous laisse à votre intense introspection.