En 1987, les championnats du monde d’aviron se sont déroulés près des côtes de Copenhague, un lieu de compétition difficile du fait de ses vents violents. Une zone arborée protégeait les rameurs des bourrasques habituelles dans le couloir numéro 1, mais le couloir numéro 6 en subissait toute leur force, car complètement à découvert. Dans ce couloir, les rameurs devaient non seulement lutter contre les vents violents, mais aussi contre les vagues considérables.
Pour la finale, l’équipe féminine américaine a tiré au sort le couloir numéro 6, mais elle n’a pas protesté. Malgré ce handicap, et malgré un physique moins imposant que celui des autres athlètes, les Américaines se sont placées premières après 500 mètres. Elles ont fini en deuxième position, derrière les Roumaines qui les ont dépassées vers la fin.
Après la course, l’équipe américaine a déclaré ne pas s’être concentrée sur la violence du vent ou des vagues. Au contraire, toute leur attention était focalisée sur Betsy, leur barreuse. Celle-ci les encourageait en leur disant : « OK, on est à 1 000 mètres et on a 3 sièges d’avance sur les Russes. Donnez-moi encore 10 coups. On va prendre deux sièges de plus. » Les rameuses américaines ont ainsi prouvé combien il est important de rester concentré sur ce qu’il est possible de contrôler (ce qui est sur votre bateau), et de ne pas tenir compte de ce qu’il est impossible de contrôler (pas sur votre bateau).
Nous sommes encore trop nombreux à ne prêter attention qu’aux petites choses. Nous aimons accorder de l’importance à des détails sur lesquels il est très facile d’agir. Néanmoins, ces détails ne devraient pas être sur votre bateau. Vous devriez plutôt vous concentrer sur votre objectif, et vous assurer que votre bateau se dirige bien vers la bonne direction. Concentrez-vous sur ce qu’il est possible de contrôler, et ne tenez pas compte de ce qu’il est impossible de contrôler.
Comme disent les rameurs : préoccupez-vous de ce qui est sur votre bateau, et ne tenez pas compte de ce qui n’est pas sur votre bateau.