Diplômé de la Havard Business School, Robert McNamara était l’homme de la situation à une époque où tout était possible. Premier président de Ford qui n’était pas issu de la famille, il a été président de la Banque Mondiale pendant 13 ans. Puis il fut recruté par JFK pour améliorer la force de frappe de l’armée américaine au Vietnam. Lorsqu’il prit ses fonctions, McNamara rejeta tous les conseils des dirigeants militaires, préférant se baser sur des formules analytiques pour prendre ses décisions stratégiques. Nous savons combien ses décisions – basées uniquement sur des données et des formules – ont été cruellement fatales pour l’Amérique et le Vietnam.
The McNamara Fallacy (l’erreur de McNamara) est aujourd’hui étudiée dans les écoles de management américaines. La leçon qui y est donnée est que l’on commence par chercher à mesurer ce qui est important, mais on finit toujours par attacher de l’importance aux choses que l’on peut correctement mesurer (vous avez le droit de la relire 2 fois). Si les processus opérationnels comportent des paramètres parfaitement mesurables, il en existe qui n’obéissent à aucune règle ni aucune loi. Or ce sont souvent le besoin de créativité, l’esprit d’initiative ou d’adaptabilité à une stratégie qui font la différence.
Les théoriciens, les économistes et autres analystes s’échinent à modéliser les réussites de société, et dans notre quête de la parfaite maîtrise des choses, leurs modèles s’imposent à nous, brident notre imagination et notre créativité. Gardez les yeux ouverts. Souvenez-vous que leurs modèles n’avaient pas prévu Apple, Google, Amazon, Facebook et tant d’autres. Comme quoi il existe des facteurs de réussite qui défient toute tentative de mesure.