L’explorateur polaire et athlète d’endurance (31 marathons de suite !) Ben Saunders raconte que, lors de son expédition en solitaire dans le Grand Nord (72 jours), la « grande décision » était souvent si décourageante et terrifiante à envisager que ses décisions allaient rarement plus loin que « me rendre à ce bloc de glace à quelques mètres devant moi ».
Les grandes décisions sont difficiles à prendre et difficiles à modifier. Une fois qu’elles sont prises, on a tendance à les trouver bonnes, même à tort. Et lorsque l’ego et la fierté entrent en ligne de compte, on se dit que l’on ne peut plus revenir en arrière sans perdre des plumes. Sauver la face devient alors plus important que de faire pour le mieux. A cela s’ajoute la force d’inertie : plus on met d’énergie à aller dans une direction, plus il est difficile de changer de cap.
Il est préférable de prendre des décisions plus petites qui restent temporaires. En prenant de petites décisions, vous ne pouvez pas commettre de grosses erreurs, et vous pouvez facilement changer d’idée ou de direction. Vous ne faites que corriger le tir. Donnez-vous des objectifs atteignables comme aller au prochain bloc de glace. Vous l’atteindrez et vous pourrez passer au bloc suivant. C’est nettement plus motivant que de poursuivre une chimère désespérante.