Lorsque l’on demanda à Anne Mulcahy de prendre la direction de Xerox en 2001, la situation de la société est selon ses propres mots : terrifiante. Avec 19 milliards de dettes, 100 millions en trésorerie, une action qui avait chuté de plus de 92% en moins de 2 ans, le moins que l’on puisse dire est que « terrifiante » est un doux euphémisme. Et pourtant, elle prit ses fonctions et en à peine 7 ans, Xerox enregistra un bénéfice dépassant le milliard de dollars.
Ce qui est remarquable, ce sont la discipline et le courage managérial dont Anne Mulcahy a fait preuve. Imaginez la discipline qu’il vous faut pour revenir aux fondements de l’entreprise, restaurer sa culture ou augmenter la dotation du département R&D, alors que votre propre comité de direction s’y oppose. Imaginez le courage qu’il faut pour vous lever chaque matin alors que votre entreprise est au bord de la faillite, que vous allez annoncer la fermeture de plusieurs divisions et éliminer 2,5 milliards de coûts de structure. Comme IBM, Disney, HP, Boeing ou encore Merck, Xerox ne s’avoua pas vaincu, crut dans ses chances de survie en dépit de difficultés considérables, utilisant leur déclin comme un catalyseur.